Quantcast
Channel: Coquillettes et Crustacés » agneau
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5

Côtelettes d’agneaux marinées, légumes oubliés en quatre cuissons et émulsion au miel… La Magie de Noël?….

0
0

Perdue au fond dans l’immensité glaciale du pôle nord, une lumière vacillait dans la nuit noire. La petite maison en bois ressemblait plus à un taudis à l’abandon qu’à la superbe demeure décrite dans les contes pour enfants.

 

Dans la pièce principale, l’odeur âcre du tabac froid se mélangeait à la puanteur d’une mauvaise hygiène de vie, laissant penser que l’homme avait laissé sa place aux animaux dans la maison…
Pour seul chauffage, un feu de cheminée, dont la fumée s’échappait à moitié par le trou de la fenêtre brisée l’hiver dernier.

 

Assis devant sa table en chêne, le vieil homme ouvrit avec difficulté le bouchon de la bouteille. De ses mains tremblantes, il se servit un grand verre de whisky qu’il bu d’une traite avant de pousser un râle de satisfaction. Le premier verre du matin est toujours le meilleur se dit-il en s’en servant aussi tôt un deuxième.

 

Son teint rougeaud n’était pas sans rappeler la couleur de son costume et le jaune de ses yeux la couleur de sa boisson préférée… comment un tel homme avait il pu sombrer dans une telle décadence?

 

En y repensant, il ne se souvenait plus exactement comment tout avait commencé, ça faisait tellement longtemps qu’il faisait ce travail.
Au départ tout était merveilleux.
Un job en or, une journée de boulot par an et le reste du temps la belle vie. Quelques lettres à lire ( mais franchement ça faisait bien longtemps qu’il ne les lisait plus… ) puis un liste de tâches à transmettre à ses escl… heu… lutins qui faisaient tout le boulot pendant que lui roucoulait sous la couette avec Mère Noël. C’était vraiment le paradis, se dit il en allumant une cigarette avec le mégot de l’ancienne…

 

Mais après tant d’années de mariage, les disputes furent de plus en plus fréquentes. Pour un oui ou pour un non, le ton montait et les insultes devenaient monnaie courante dans ce foyer.
Et un jour, elle le quitta.

 

Elle ne lui a jamais dit avec qui elle a fui, mais en voyant le sourire du père fouettard, il avait bien compris… Et dire qu’elle lui reprochait de ne jamais être là pour les fêtes…

 

Seul, assis sur sa chaise trop fragile pour son poids, le Père Noël marmonnait des insultes dans sa barbe… Tout est de sa faute!…si elle ne l’avait pas quitté, tout irait bien aujourd’hui…
Il vida son verre d’un trait avant de s’en resservir un autre.

 

Aujourd’hui, tout part de travers. C’est peut être l’époque qui veut ça…
Le syndicat majoritaire des lutins lui mène la vie dure, et la dernière grève a faillit le mettre sur la paille. Il a même pensé un temps à délocaliser en Chine, mais ne maîtrisant pas bien la langue, il a préféré rester là où il a toujours vécu, dans sa cabane pleine de souvenirs…

Même les rennes sont contre lui et refusent de lui obéir… de toute façon ça n’a plus aucune importance, il ne peut plus conduire son traîneau depuis qu’on lui a retiré son permis pour excès de vitesse et conduite en état d’ébriété. Le juge n’a jamais voulu comprendre que sans son permis, il ne pouvait plus travailler.

 

Cette année, il sera obligé de faire sa tournée sans permis… en espérant ne pas croiser un contrôle…

 

En parlant de tournée, il est temps de se resservir un petit verre, se dit il… Le dernier pour la route. Car ce soir, c’est le grand soir. Il a déposé son préavis, et ce soir c’est sa dernière tournée! Il laisse la place à plus jeune que lui. Il en a assez de toutes ces conneries… Il a plus l’âge de faire ça.

 

Alors la dernière il veut la faire correctement, partir avec les honneurs du travail bien fait pour enfin profiter de sa retraite. Il pourra alors quitter ce pôle nord glacial, oublier ses soucis et boire du rhum sur une petite île au soleil.

 

Il se lève avec difficultés, titube un peu et se retient au rebord de la table… mieux vaut ne pas tomber, il a plein de cadeaux fragiles à livrer ce soir…

 

Il se dirige vers son armoire et enfile sa tenue rouge de travail… Après toute ses années, c’est la dernière fois qu’il l’a porte… et c’est pas plus mal, elle le serre de plus en plus… A t’il grossi ou est-ce de l’ascite?…
Boaf! c’est pas grave se dit il, de toute façon elle est pleine de trous de cigarette… et s’il a froid, il aura toujours sa petite flasque pour se réchauffer sur la route…

 

Allez il est l’heure d’y aller. Un petit tour dans l’atelier pour récupérer les cadeaux, les lutins ne le regardent même pas. Seul le représentant syndical lui fait face avec une banderole « oui au 35 heures » qu’il brandit en scandant son slogan  » Père Noël, t’es foutu les lutins sont dans la rue! ».

Le majeur tendu face au lutin mutin, le père Noël remplit sa hotte et s’en va sans un mot.

 

Son traîneau est garé dehors en double file, là ou il l’avait laissé l’an dernier. Les rennes recouverts d’un manteau greenpeace et WWF sont prets au départ. Ce soir, il ne diront rien, et feront leur travail sans protestation. Le service public se doit de d’assurer un service minimum… surtout ce soir…

 

Dans un grand « Ho Ho Hoooo!!!… » le traîneau s’envole dans les airs, portant avec lui le Père Noël et tous ses cadeaux qu’il apportera dans tous les foyers.

Cette nuit là, pour la dernière fois, le père Noël assura sa tournée et apporta le bonheur qu’il n’avait plus à tous les enfants…

 
 
 

voilà, voilà…
Maintenant que j’ai bien cassé l’ambiance et la magie de noël, je vais pouvoir vous présenter le plat d’aujourd’hui…
Non? vous êtes trop démoralisé?
Allez… Toute cette histoire est une farce, vous savez bien que le père noël n’existe pas…

 

Pour vous remonter le moral que diriez vous de cuisiner?

J’en profite pour inaugurer mon cadeau de Noël offert par ma douce moitié ( amené par un nouveau membre actif des Alcooliques Anonymes, un jeune retraité qui a décidé de se prendre en main après une période difficile… ) de belles assiettes que vous allez sûrement avoir l’occasion de revoir régulièrement sur ce blog.

 

Je vous propose donc aujourd’hui de préparer des côtelettes d’agneaux marinées, légumes oubliés en quatre cuissons et émulsion au miel…

  
  

Au départ, je souhaitais réaliser ce plat avec un carré d’agneau, mais mon boucher n’en ayant pas (si c’est pas honteux!) , j’ai été obligé de me rabattre sur de simples côtelettes…
Les légumes oubliés seront glacés, à la vapeur, grillés et frits… quatre modes de cuissons, pour quatre textures différentes.

Ingrédients :( pour 4 personnes )

  • 12 côtelettes d’agneaux (ou 2 carrés d’agneaux)
  • un morceau de gingembre frais d’1cm
  • 1/2 jus de citron vert
  • sel/poivre
  • huile d’olive
  • 1 c.a.c de cumin
  •  2 petits panais
  • 2 navets boule d’or
  • 1 topinambour
  • 1/2 chou romanesco
  • 1 courge butternut
  • Quelques feuilles de cresson
  • 75cl de bouillon de légumes
  • Beurre
  • 1 c.a.s.de miel

Pour l’émulsion au miel :

  • 15cl de crème liquide
  • 15cl de lait
  • 2 à 3 c.a.s. de miel

Faire mariner l’agneau dans un grand plat avec l’huile, le gingembre râpé, le cumin et le jus de citron vert. Râper le zeste du citron avec la marinade. Laisser mariner une trentaine de minutes minimum.

Laver et peler tous vos légumes et débuter la taille.

Trancher des tranches de courges de butternut en rectangle de 4x10cm et 1cm d’épaisseur.
A l’aide d’un cuillère parisienne, tailler des boules de navet boule d’or.
Tailler en fine brunoise le topinambour.
Tailler le panais en rondelles de petit diamètre et le reste du panais en petites frites.

Cuire à la vapeur les tranches de butternut quelques minutes (elles doivent rester fermes et croquantes pour pourvoir ensuite les poêler).
Dans une poêle glacer vos navets et rondelles de panais. Recouvrir vos légumes avec du bouillon, une noix de beurre et le miel. Porter à ébullition et remuer régulièrement. Stopper la cuisson quand vos légumes sont bien fondant.

Plonger le chou romanesco coupé dans un grand volume d’eau bouillante salée et cuire pendant 8 minutes.


Faire sauter dans un peu d’huile d’olive la brunoise de topinambour.

Faire chauffer de l’huile à friture et plonger une première fois les frites de panais. Stopper la cuisson dès qu’elles commencent à se colorer. Au moment de servir, il faudra les replonger dans le bain de friture.

Dans une casserole, mélanger le lait, la crème et le miel. Porter à douce ébullition. A l’aide d’un mixer plongeant émulsionner la sauce (ajouter éventuellement un oeuf mollet pour que l’émulsion tienne mieux).

Dans une poêle chaude, saisir l’agneau des deux cotés. Puis enfourner 10 minutes à 180°C.

Il ne vous reste plus qu’à dresser.
Saisir rapidement les tranches de courges dans un peu de beurre et refaire frire les frites de panais. Poser dessus harmonieusement la brunoise de topinambour, les légumes glacés, les frites de panais et le chou. Ajouter quelques feuilles de cresson. Poser vos côtelettes au centre de l’assiette. Re-émulsionner votre sauce et la dresser autour de la viande et sur les légumes. En réserver dans une petite verrine pour le plaisir de se resservir et pour saucer.

 
 
 Bonne dégustation.
 
 
 
 

http://recettes.de/s/viande

 

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5

Latest Images





Latest Images